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Photo du rédacteurDorothée Slama

Et si la peur de perdre le contrôle nous faisait perdre le contrôle ?

Je reçois régulièrement des personnes qui me font part de leur grande anxiété et qui tentent de réguler cette anxiété par un contrôle renforcé : de leur maison, de leur travail, de leur apparence, de leur poids… A terme, ce besoin de contrôle peut devenir pesant et épuisant. Cela m’amène donc à m’intéresser de près à ces sujets, pour mieux en comprendre les processus et proposer des accompagnements sur mesure.


Ce matin, j’ai assisté à une conférence de Guillaume Poupard, Dr en Psychopathologie sur la gestion de l’anxiété et de l’angoisse. J’en ai retenu que, souvent, la tentative de régulation d’un problème alimente ce problème… En d’autres termes, face à une problématique interne (une émotion ou un comportement inconfortable la plupart du temps), je vais mettre en place des stratégies soit d’évitement, soit de contrôle. Or, pour bon nombre de comportements, ce besoin de contrôle ou d’évitement va devenir partie intégrante du problème ou a minima l’entretenir. Parce que si je stresse de ne pas maitriser mon stress alors je fais monter mon stress d’un niveau… D’autant plus si je n’y arrive pas…




créativité sous hypnose

J’avais envie de vous partager à ce sujet un article parlant du travail d’Olivier Hamant, chercheur INRAE à l’école normale supérieure de Lyon, biologiste et auteur de la troisième voie du vivant. Il y évoque le rapport de notre société à la performance et au besoin de contrôle. Et nous pouvons y lire « Les rapports scientifiques convergent pour qualifier le XXIe siècle : il sera fluctuant. Notre seule certitude, c’est le maintien et l’amplification de l’incertitude ». En bon hypnothérapeute qui aime à créer un peu de confusion pour amener de nouvelles perceptions, j’ai adoré l’idée que la seule chose dont nous sommes sûrs c’est que rien n’est sûr !


A l’instar de nombreux courants tels que l’upcycling, la slow food, l’invitation de ce chercheur est de quitter la performance, l’atteinte d’un objectif comme le but ultime mais au contraire de laisser arriver les répétitions, les aléas, le gâchis, la lenteur, l’incohérence… à l’image de ce qui peut arriver dans la nature. « Quand on est dans la performance, on canalise les initiatives, on les optimise et dans le même temps, on les stérilise. »



Avec une amie qui organise des ateliers créatifs, nous en sommes venues à la même conclusion, l’objectif de performance nuit gravement à la spontanéité, à la créativité. Car avant même d’expérimenter, de faire, je devrais savoir bien faire, réussir… Alors de fais, je brime ma créativité et je n'ose pas.

 

Avec l’hypnose c’est aussi cet espace de possibles, que nous allons explorer, sans chercher de sens, de logique, aller visiter des champs hors de ma conscience habituelle, de ce que je crois que je dois faire ou être pour être accepté/reconnu afin de rentrer davantage en contact avec ce que je suis déjà.

 


Quand on est dans la performance, on canalise les initiatives, on les optimise et dans le même temps, on les stérilise. Un monde d’abondance stable induit la compétition et la compétition induit la violence contre les écosystèmes et les défavorisés. La croissance donne l’impression d’abondance alors qu’elle crée la pénurie. Elle conduit à l’épuisement des ressources non renouvelables et des ressources renouvelables à long terme. Alors qu’un monde qui va vers le moins, qui est plus instable, va vers la coopération. 


Extrait de « Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant »

 

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